Vous le savez peut-être, mais la France est l’un des pays au monde où l’on crée le plus d’entreprises. Autrefois très complexe, la création d’entreprises a pris un nouveau tournant avec l’arrivée du statut d’auto-entrepreneur en 2009. Grâce à celui-ci, il ne faut plus que quelques minutes pour ouvrir sa propre entreprise.
Sommaire :
Comment ouvrir une auto-entreprise ?
Si vous souhaitez vous lancer dans l’aventure de l’auto-entreprise, rien de plus simple : il suffit de réaliser la démarche directement sur internet, en à peine quelques clics. Cependant, quelques conditions sont nécessaires :
- Être majeur (ou être émancipé par un juge)
- Votre casier judiciaire ne doit pas vous empêcher de gérer une entreprise
- Ne pas être déjà un travailleur non salarié (TNS)
- Ne pas être en congé maternité, paternité ou parental d’éducation
Si vous cochez toutes ces cases, alors vous pouvez devenir auto-entrepreneur. Il vous suffit donc de vous rendre sur le site officiel, de fournir les quelques documents demandés et vous recevrez rapidement vos informations indiquant que vous êtes bien inscrit au régime. Enfin, petite précision, vous pouvez commencer votre activité professionnelle avant d’être officiellement inscrit. Il suffit pour cela de mentionner que l’inscription est en cours.
Après avoir ouvert votre auto-entreprise, si vous vous inscrivez au registre des métiers, vous devrez passer par un stage de préparation à l’installation. Ce dernier se déroule durant environ une semaine (une trentaine d’heures de formation). Vous y apprendrez la gestion quotidienne d’un auto-entrepreneur : la comptabilité, le droit, les charges fiscales et sociales… Comptez entre 200 et 300 € à verser auprès de la chambre des métiers et de l’artisanat. Pour en savoir plus, il est possible de se tourner vers ces derniers.
Les spécificités du régime auto-entrepreneur
L’objectif du statut d’auto-entrepreneur a toujours été la simplification. Alors que nous venons de voir que l’inscription était à la portée de tous, découvrons les autres spécificités de ce régime.
Des charges en fonction du chiffre d’affaires
La première chose à savoir pour l’auto-entrepreneur, c’est que les charges sont établies en fonction du chiffre d’affaires réalisé. Ainsi, nous avons en fonction des activités :
- Hôtellerie, restauration et achat-vente de marchandises : 12,8% du chiffre d’affaires
- Artisanat et commerce : 22% du chiffre d’affaires
- Libérale : 22% du chiffre d’affaires
À cela s’ajoute une partie sur l’impôt sur le revenu, qu’il n’est pas obligatoire de régler (surtout si vous ne payez pas d’impôts à la base). Cette part varie entre 1 et 2,2% selon l’activité. Quoi qu’il en soit, votre déclaration de revenus sera toujours à remplir. Enfin, une Cotisation Foncière des Entreprises est facturée chaque année à l’entreprise (varie en fonction du lieu d’activité).
Des plafonds établis et une exonération de TVA
En fonction de l’activité que vous allez choisir, différents plafonds sont mis en place :
- Artisanat et commerce : 72 500 €
- Activité libérale : 72 500 €
- Hébergement : 176 200 €
- Activité commerciale : 176 200 €
Régulièrement, ces seuils sont revus à la hausse afin de s’adapter au coût de la vie. Si vous vous lancez dans deux activités différentes, alors c’est le plafond de l’activité principale qui est pris en compte. À noter que la TVA est exonérée sur la première moitié (environ) du plafond du chiffre d’affaires autorisé. Par exemple, pour une activité libérale, la TVA est exonérée jusqu’à 36 500 €.
La couverture sociale de l’auto-entrepreneur
Contrairement à une idée largement répandue, l’auto-entrepreneur a le droit à une couverture sociale. D’ailleurs, ce dernier cotise chaque mois pour cela (compris dans le pourcentage des charges). Ainsi, en tant qu’auto-entrepreneur, vous aurez droit à :
- Une assurance-maladie : un délai de carence de 7 jours est appliqué (droit valable uniquement en cas d’activité complète sur au moins une année).
- Une assurance maternité et/ou paternité : si vous devenez parent, alors vous pourrez prendre votre congé maternité ou paternité.
- Une assurance-décès : en cas de décès de l’entrepreneur, un capital est octroyé à ses proches.
- Une cotisation à la retraite : la validation des trimestres se fait en fonction du chiffre d’affaires.
- Une assurance-chômage : sous conditions (activité d’au moins 2 ans, liquidation judiciaire et niveau de revenus plafonné).
Bref, vous l’aurez compris, en devenant auto-entrepreneur, vous pouvez profiter de plusieurs prestations sociales. Cette protection est peut-être moins étendue que dans le salariat, mais elle a le mérite d’exister.
Les avantages de l’auto-entreprise
De ce fait, le régime de l’auto-entreprise se révèle être particulièrement intéressant pour celles et ceux qui souhaitent lancer une idée sans pour autant prendre de grands risques. L’auto-entrepreneur bénéficie donc de plusieurs avantages :
- Pas de chiffre d’affaires = pas d’impôts ou de charges à régler
- Des charges en fonction du chiffre d’affaires
- Une comptabilité très simplifiée
- Une rapidité d’ouverture sans égal dans le monde de l’entreprise
- Une franchise de la TVA (jusqu’à un certain niveau)
- La possibilité de cumuler les activités
Pour résumer, le régime de l’auto-entrepreneuriat se veut accessible à tous. Ainsi, si vous souhaitez tester une idée d’entreprise, et que vous ne désirez pas quitter votre poste, se lancer avec ce statut vous permet de faire les choses en douceur, sans risque pour vous, si ce n’est le temps passé à votre nouvelle activité.